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Résumé et bilan d'une saison folle


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Cette année 2021 se termine pour la Formule 1. Vue par beaucoup d'experts (dont je partage l'opinion) comme la plus grande saison de l'existence de la catégorie reine, elle est de toute façon historique. Voici d'abord un résumé de cette année mouvementée dans lequel vous verrez les Grand-Prix les plus intéressants accompagnés de deux ou trois images chocs du week-end, puis un petit bilan de chaque écurie et pilote.

Essais Hivernaux (Bahreïn, 12-14 mars)

Tout le monde s'attend bien sûr à une nouvelle saison de domination Mercedes. En arrivant à Sakhir, les journalistes découvrent de nouvelles livrées: une Williams totalement refaite, une Renault jaune et noire devenue Alpine (aux couleurs françaises), une Aston Martin dont le vert anglais remplace le rose de la RP20 et une Haas devenue un étendard russe (pour le nouveau sponsor Uralkali). En termes de performances, ces essais ne montrent pas grand chose, même si la contre-évolution d'Aston Martin étonne déjà.

Grand-Prix de Bahreïn (28 mars)

Les difficultés d'Aston Martin se confirment, alors que Nikita Mazepin enchaine les tête-à-queue. Les supporters se questionnent dès cette première course: Max Verstappen et Red Bull ont réussi à concurrencer Mercedes: le Néerlandais prend la pole et seule une légère sortie lors d'un dépassement peu l'empêcher de remporter le premier Grand-Prix. En termes de coéquipiers, Valtteri Bottas reste bien en dessus de Sergio Perez. Du côté d'AlphaTauri, la recrue japonaise Yuki Tsunoda marque des points dès sa première apparition.

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A Sakhir, Verstappen est prié de rendre sa place à Hamilton, pour être sorti de piste en dépassant dans un virage que le Britannique aura allègrement coupé à chacun des 56 tours

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En heurtant le mur au départ, Mazepin héritera vite d'un nouveau surnom : Maze'spin (spin=tête-à-queue)

Grand-Prix d'Emilie-Romagne (Imola, 18 avril)

Dans un mouchoir de poche, ce sont Lewis Hamilton, Sergio Perez et Max Verstappen qui composent le Top 3 sur ce circuit mythique. Au départ, le Britannique est vite devancé par son rival qui n'hésitera pas à se défendre agressivement comme le décrit sa phrase fétiche : '' I always race hard, but fair'' (je me bat durement, mais toujours fair-play). La pluie nous offre une course mémorable lors de laquelle George Russell talonne Valtteri Bottas mais en le dépassant, il touche l'herbe et envoie les deux hommes dans le bac à gravier. En regardant son volant au moment de la voiture de sécurité, LH44 sort de piste et passe à quelques centimètres de frapper le mur mais par des circonstances plus que chanceuses, le Britannique termine deuxième devant son compatriote Lando Norris (McLaren) et derrière celui qui commence à le challenger : Max Verstappen.

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A Imola, Max Verstappen se défend au départ sans toutefois provoquer le moindre contact

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Après une minute dans les graviers, Hamilton peut être heureux de prendre la 2ème place

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L'avis général jugera Bottas coupable d'un accident presque criminel (heureusement sans conséquences) dans le virage Tamburello, tombeau d'Ayrton Senna

Grand-Prix de Monaco (23 mai 2021)

Nous voici sur le rocher pour le cinquième Grand-Prix de la saison. Pour la course la plus prestigieuse de l'année, McLaren aborde une livrée ''comme au bon vieux temps'': bleu ciel avec des traces oranges et le logo Gulf. En termes de bataille au titre, c'est Lewis Hamilton qui mène la danse avec trois victoire contre une, mais seulement quatorze points d'écart. Dans les rue de Monaco, le Néerlandais a donc besoin d'un victoire pour recoller et réduire autant que possible l'écart à six courses de la pause estivale. Pourtant ce n'est pas une Red Bull ni même une Mercedes qui est en pole, mais bien Ferrari! Charles Leclerc prend la plus belle pole position de sa carrière, dans les rues qu'il parcourait à pied pour aller à l'école dix ans plus tôt, mais également sur le circuit ou la chance n'a jamais été de son côté. Un exploit ne vient jamais sans controverse: il heurte le mur dans son tour de rentrée aux stands et un drapeau rouge met fin à la séance, empêchant ses rivaux d'améliorer leurs temps. Cela rappelle 2006, lorsque Schumacher se voyait disqualifié pour avoir volontairement provoqué un drapeau jaune, ou 2014 quand Rosberg avait fait de même, sans être sanctionné. Leclerc ne recevra rien d'autre que de légers soupçons. Il part donc devant Max Verstappen, Valtteri Bottas, et trois jeunes très performants: Carlos Sainz (Ferrari), Lando Norris (McLaren) et Pierre Gasly (AlphaTauri). Avec une Mercedes non adaptée aux rue sinueuses, Hamilton n'est que 7ème. Malheureusement ce n'est pas cette année que la malchance monégasque décidera de lâcher Leclerc, qui ne peut prendre le départ à cause d'une panne moteur.

Le jour de course n'est jamais très passionnant à Monaco, mais le retrait de Leclerc et le rythme inexistant des flèches d'argent offre au public un podium composé de trois des cinq meilleurs amis du paddock: Verstappen devant Sainz et Norris. Les deux premiers se connaissant et s'apprécient après plusieurs années de collaboration chez Toro Rosso et Red Bull, et l'Espagnol a passé les deux dernières saisons à faire rire le stands McLaren avec le Britannique. La huitième place de Lewis permet donc à Supermax de reprendre la tête du championnat.

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Seuls Ricciardo (McLaren) et Leclerc (Ferrari) manquent sur la photo d'amis de ce magnifique podium: Carlos Sainz (Ferrari), Max Verstappen (Red Bull) et Lando Norris (McLaren)

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Après la plus belle pole position de sa carrière, Charles Leclerc a vite regretté l'erreur qui l'a empêché de courir

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Grand-Prix d'Azerbaïdjan (6 juin)

Cet exploit de Leclerc se révèle ne pas être un simple coup de chance lorsque le Monégasque s'adjuge une deuxième pole consécutive à Bakou. Bien sûr, la Ferrari ne peut rivaliser une fois la course lancée mais il parvient à terminer quatrième. Max Verstappen mène une course facile et peut mouvementée jusqu'au 45ème des 51 tours: son pneu explose dans la ligne droite. La Voiture de sécurité sort avant de laisser place au drapeau rouge. Lors du deuxième départ, c'est Sergio Perez qui part en tête devant Lewis Hamilton. Le Britannique prend un meilleur envol que le Mexicain mais active son Brake Magic (un bouton sur le volant qui permet de chauffer les pneus derrière la Voiture de sécurité, mais augmente les risques de blocages de roues) et sort large. Il termine donc 11ème alors que Sergio Perez prend sa deuxième victoire. Derrière lui, Pierre Gasly et Sebastian Vettel complète un podium épique.

Je dois dire que la course était très dure et longue, j'ai eu beaucoup de pression et c'est dommage pour Max, mais je suis heureux d'avoir gagné et au moins Lewis n'a pas marqué de points.

Sergio Perez

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Verstappen perd 25 points en Azerbaïdjan, mais est sauvé par l'erreur de son rival

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Perez remporte la deuxième course de sa carrière, alors que Pierre Gasly signe un magnifique podium, tout comme Sebastian Vettel qui semble en difficulté depuis Bahreïn

GP de Grande-Bretagne (18 juillet)

Après deux nouvelles victoires faciles de Verstappen, la Formule 1 se rend à Silverstone. La star locale est deuxième avec un retard de 32 points, soit plus d'une victoire. Après que le Britannique ait pris la première place en qualifications, les fans découvrent les qualifications sprints (le samedi): une course d'un tiers de la distance totale, dont l'ordre de départ est déterminé par les qualifications (déplacées au vendredi) et dont le résultat donne la grille du grand-prix du dimanche. Le premier est le poleman et prend trois points (2 pour le 2ème et un pour le 3ème), et c'est finalement la star de Red Bull qui prend la pole position.

Comme attendu, les deux belligérants se battent dès le départ. Arrivés dans la ligne droite d'Hangar Straight, juste avant Copse (virage de 70° à droite qui se passe pleins gaz), ils savent tous deux que le celui qui en sort en tête aura presque course gagnée car suivre une autre voiture dans l'enchainement qui se trouve après ce virage est impossible. Verstappen aborde Hangar Straight en tête au milieu de la piste mais lorsqu'Hamilton se décale à l'extérieur, le Néerlandais fait de même. Lewis revient donc à l'intérieur et à l'entrée de Copse, il frappe le pneu arrière droit de son adversaire et le pousse dans le mur, à 350 km/h, et s'en va décrocher 25 points sans la moindre sanction. Aux côtés de Charles Leclerc et de Valtteri Bottas, il célèbre son podium sans savoir dans quel état se trouve son rival. Il lâchera même ce message polémique et provocateur dans sa radio:

He just turned in on me (''il m'a tourné dessus'')

Pourtant, la Red Bull est en tête en entrant dans le virage et n'a pas d'autre choix que de lui ''tourner dessus'' pour éviter de sortir de piste. Cela dit, il faut nuancer cela. Le pilote Mercedes fait un mouvement bien trop agressif, mais la défense de la Red Bull reste très limite: il bouge plusieurs fois dans la ligne droite (ce qui est interdit) et prend son virage très brusquement: il ne se rabat pas légèrement à droite avant de marquer son changement de direction, mais va le plus loin possible avant de prendre le virage très soudainement, ce qui peut surprendre son opposant.

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Encore aujourd'hui, une fois la saison terminée, ce crash ne cesse de faire polémique, tant sur les gestes des deux pilotes que les décisions de la FIA

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Après un début de saison difficile et deux poles non transformées, Charles Leclerc côtoie les Flèches d'Argent sur son premier podium de l'année

Grand-Prix de Hongrie (1er août)

Impossible de résumer cette saison sans évoquer Budapest. Après avoir bloqué la première ligne en qualifications, les Mercedes abordent le départ sans trop de tension, mais Bottas rate son freinage sur une piste séchante et réalise un magnifique tir grouppé: il heurte Norris qui poussera à son tour Verstappen, puis Bottas sort encore l'autre Red Bull de Perez. A cause des débris laissés sur la piste, Lance Stroll fait de même en poussant Leclerc sur Ricciardo. Bilan du premier virage: cinq abandons (Bottas, Perez, Norris, Leclerc, Stroll) et de gros dégâts pour Max. Après une suspension de la course pour dégager la piste, les voitures quittent la voie des stands pour aller se mettre en grille et procéder à un nouveau départ arrêté. Toutefois durant ce tour de sortie, les pilotes remarquent que la piste a séché et que leurs gommes pluies sont inutilisables, ils rentrent tous aux stands sauf un certain Lewis Hamilton qui va nous offrir l'une des images incroyables de cette saison: il prend le départ seul avec des pneus obsolètes et, dès les premiers mètres, est rattrapé par ses adversaires qui sont en pneus secs. Il s'arrête un tour plus tard, un tour trop tard. Le milieu de course ne sera pas très intéressant, jusqu'à ce que l'on comprenne que Lewis Hamilton est bloqué derrière l'Alpine de Fernando Alonso, et n'aura pratiquement aucune chance de remporter l'épreuve. Lorsqu'il se débarrasse enfin de l'impressionnant espagnol, la course est terminé, il est troisième. Bien logiquement, personne ne lui prête la moindre attention, car même s'il a eu de la chance, le jeune Esteban Ocon (Alpine) a montré un rythme et une défense exceptionnels qui lui font clairement mériter cette première victoire. Sebastian Vettel est à nouveau sur le podium, mais sera disqualifié plus tard car son réservoir de contenait pas la quantité d'essence requise pour les analyse de la FIA.

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Valtteri Bottas (Mercedes, dans la voiture noire à droite de l'image) aura réussi le strike du siècle en mettant fin à la course de Perez (Red Bull, voiture noire et jaune derrière la Mercedes) et en détruisant celle de Verstappen (Red Bull, devant Perez), le tout involontairement mais sans la moindre sanction.

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Hamilton prend seul le deuxième départ de cette course avant de tout perdre, une image inédite.

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Avec un rythme à en faire pâlir Red Bull ou Mercedes, Esteban Ocon décroche sa première victoire à Budapest.

GP de Belgique (29 août)

Il va m'être très difficile de résumer cette course, qui est vue comme le plus grand scandale de la Formule 1 moderne. Beaucoup se rappellent du Grand-Prix des USA de 2005 lors duquel, en raison de problèmes commerciaux autour des pneus, seules six voitures avaient pris le départ, et le public demanda à être remboursé. En ce mois d'août 2021, Spa-Francorchamps était sous la pluie. Lors des qualifications, Lando Norris (McLaren) sort violemment de piste mais la séance reprend et, dans des conditions où les performances de la voitures sont moins importantes que celles des pilotes, George Russell se qualifie deuxième, derrière Verstappen et devant Hamilton. Le dimanche, le départ se révèle vite être impossible dans ces conditions météorologiques, et la FIA ne cesse de le repousser par tranches de dix minutes. Après une longue attente sur la grille, les voitures rentrent aux stands et les différents acteurs se montrent créatifs en termes d'occupation: Sebastian Vettel et quelques mécaniciens d'Aston Martin affronte Mick Schumacher (Haas) et les siens au football, Lando Norris et Fernando Alonso font la sieste, certains commissaires de piste jouent à la pétanque dans le gravier… Et pendant que ceux-ci profitent au chaud, les milliers de spectateurs s'impatientent dans le froid. Le règlement sportif stipule que la course elle-même ne peut pas dépasser deux heures et que l'événement complet (interruptions et arrêts de course comptés) ne peut excéder quatre heures. Une fois ce délai dépassé, la FIA contourne les règles et lance trois tours derrière la voiture de sécurité. Il s'agit de la distance minimale légale pour que la moitié des points soit distribuée (75% doivent être parcourus pour en avoir la totalité). Max Verstappen s'impose donc comme en qualifications, devant George Russell et Lewis Hamilton mais cette événement ne permet à Verstappen de ne prendre que cinq points et non dix à son rival.

Cette course hors du commun devient donc la plus courte en termes de distance parcourue, mais la deuxième plus longue d'un point de vue de durée (4h44): La presse se lâche et AutoHebdo titrera ''escroquerie, récit de la "course" la plus grotesque de l'histoire''.

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Lors des qualifs, Lando Norris (McLaren) heurte le mur à plus de 300 km/h

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Les seuls tours se seront déroulés derrière la Voiture de sécurité

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Même s'il a un goût amer, George Russell savoure un premier podium bien mérité

GP de Monza (12 septembre)

Après une course de Zandvoort (Pays-Bas) survolée par Max Verstappen, celui-ci arrive en Italie en tête du championnat et termine deuxième d'une nouvelle course sprint, derrière Valtteri Bottas (Mercedes). Après une vingtaine de tours, Max Verstappen s'arrête aux stands pour chausser des gommes dures neuves, imité au tour suivant par son rival. Lorsque la Mercedes sort des stands, elle se trouve à la hauteur de la Red Bull à l'entrée du premier virage (qui est une chicane lente après une longue ligne droite). Hamilton pousse Verstappen en bord de piste et ne lui laisse que peu de place dans le virage, mais Verstappen, deux roues hors du circuit, force à l'intérieur et roule sur l'un des boudins oranges (situés en bord de piste pour dissuader les pilotes de couper le virage) et décolle. Les deux voitures sortent dans le gravier, l'arrière de la Red Bull étant posée sur le halo de la Mercedes. Ce double abandon épique, en plus de s'inscrire dans l'histoire du sport, laisse place aux McLaren incroyables ce week-end. L'écurie de Woking réalise un exploit et est la seule à réussir un doublé (classer ses pilotes 1er et 2ème) de toute l'année. Daniel Ricciardo gagne sa première course depuis Monaco 2018, et Lando Norris prend son cinquième podium en Formule 1.

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Les belligérants doivent tous deux abandonner sur cette image folle qui marque l'histoire

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McLaren signe son première victoire depuis 2012, et leur premier doublé depuis 2010 et le paddock retrouve la tradition du pilote australien, le Showey: faire boire de champagne à tout le podium, avec pour seul verre sa chaussure de course.

GP de Russie (26 septembre)

Sous un météo changeante, le même Lando Norris réussit sa première pole position à Sotchi, Carlos Sainz et George Russell, un top 3 inédit car Verstappen et Hamilton sont tous deux largués. Le Britannique mènera une course facile, s'approchant sereinement de sa première victoire, mais son jeune âge et son manque d'expérience lui coûtent cher lorsqu'arrive la pluie à trois tours de l'arrivée. Son équipe lui demande de s'arrêter pour des pneus intermédiaires, ce qu'il refuse de faire, il perd donc toute son avance et Lewis Hamilton prend la 100ème victoire de sa carrière. Grâce à des circonstances incroyables, Verstappen limite la casse en terminant deuxième devant Sainz, Ricciardo, Bottas et Alonso.

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Grâce à une météo changeante et à un tour exceptionnel, Lando Norris prend sa première pole position

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Déstabilisé par la pluie, le jeune Britannique perd le contrôle et offre à son compatriote sa 100ème victoire sur un plateau.

Grand-Prix de Turquie, USA, Mexique, Brésil & Qatar (10 octobre-21 novembre)

A l'Istanbul Park, Valtteri Bottas gagne sa seule course de la saison une nouvelle fois sous la pluie, puis Max Verstappen survole les deux courses d'Amérique du nord. Au Brésil, tout le monde attend la même prestation du Néerlandais, mais c'est en fait le Britannique qui montre un rythme stratosphérique et relance une lutte qui s'annonçait terminée. Les fans suspectent une triche mais cela s'explique facilement: Mercedes a changé son moteur et, au lieu de l'économiser pour l'utiliser, comme d'habitude, sur 6-7 courses, l'utilise à pleine puissance pour les quatre courses restantes. Au Qatar, c'est donc à nouveau King Lewis qui s'impose devant Max Verstappen et un surprenant Fernando Alonso.

Grand-Prix d'Arabie Saoudite (5 décembre)

La Formule 1 découvre à Djeddah un mélange de Glamour, de danger et de scandale. Le glamour car ce circuit en ville imite l'ambiance de Monaco ou de Singapour, le danger car la moitié des virages sont rapides et se passent à l'aveugle (on ne voit donc pas si le pilote de devant bloque la piste), et la scandale car la FIA nous montre qu'elle peut faire pire que le non - Grand-Prix de Belgique. Lewis Hamilton prend une nouvelle fois la pole position mais, après dix tours, Mick Schumacher fait sortir la voiture de sécurité. Valtteri Bottas ralentit Verstappen autant que possible, pour laisser le temps à Hamilton de changer ses pneus sans perdre la tête de la course (ce qui est interdit) mais la direction de course ne dit rien. Il peut rapidement se venger, car la course est suspendue pour pouvoir réparer les barrières. Un drapeau rouge autorise les pilotes à changer de gommes sans perdre la moindre seconde. Dès le départ, les deux combattants s'affrontent et c'est la Red Bull qui passe devant mais en coupant le premier virage. Il s'apprête à rendre sa position, mais un nouvel accident en fond de grille provoque un nouvel arrêt de course, obligeant également George Russell (Williams), Nikita Mazepin (Haas) et Sergio Pérez (Red Bull) à abandonner. Esteban Ocon (Alpine) s'est glissé entre Hamilton et Verstappen, le Néerlandais ne peut donc pas simplement rendre sa position. Nouveau scandale: au lieu d'ordonner un certain ordre de départ, la FIA laisse le choix aux équipes, qui choisissent Hamilton - Ocon - Verstappen. En comparaison, ce comme si un arbitre, après une faute devant le but, laissait le choix au défenseur entre un carton rouge et un pénalty. Après quelques tours, Hamilton (dépassé entre-temps) remonte et attaque Verstappen, le poussant hors de piste. Nouveau problème: le Néerlandais doit à nouveau laisser la position. Il décide donc de ralentir en ligne droite et de s'écarter mais, plutôt que dépasser, la Mercedes ralentit et heurte l'arrière de la Red Bull avant de partir en tête et de remporter l'épreuve, devant un Verstappen victime de dégâts, tout cela sans la moindre sanction.

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Ce crash fait également partie des images folles de l'année, et montre l'absurdité des décisions de la FIA

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Verstappen se fera remarquer en quittant le podium avant les hymne nationaux

Grand-Prix d'Abu Dhabi (12 décembre)

Conséquence de cet enchainement incroyable: les deux rivaux se trouvent à égalité parfait avant l'ultime épreuve. Le Néerlandais rate son envol et perd la tête au départ au profit de Lewis Hamilton. Sur ses pneus tendres, Verstappen est supposé être plus rapide que son rival. Profitant de l'aspiration sur la première longue ligne droite, il aborde le virage 6 avec plus de vitesse et freine très tard. Il atteint donc la corde du virage en tête, ce qui signifie que celui-ci lui ''appartient''. La Red Bull se déporte vers l'extérieur et la Mercedes, plutôt que de suivre, coupe le virage et ressort avec 1,5 seconde d'avance. Chose que personne ne semble vraiment comprendre : Hamilton n'est pas même prié de rendre sa position, alors qu'il a dépassé en quittant la piste. Sur ce circuit d'Abu Dhabi, Verstappen ne peut rivaliser en raison de son rythme insuffisant et ce même avec des pneus plus performants. Il tente logiquement l'undercut: il s'arrête au 12ème tour pour chausser des gommes dures et être, sur quelques tours, plus rapide et de cette manière, lorsque le Britannique passera à son tour aux stands, il perdra la tête de course. En résumé, la stratégie de Max est de partir en tendres et s'arrêter après une quinzaine de tours pour finir en dures, alors que Lewis prévoit, après vingt boucles en médiums, de terminer sur des durs également. Problème pour ce dernier au moment de l'arrêt de Verstappen : en attendant dix tours il perdrait du temps et se retrouverait derrière son rival. Bien sûr ses pneus serait plus rapide mais sur ce circuit, le plus important est la Track Position : mener physiquement, être devant, et non simplement virtuellement (en étant derrière, avoir de meilleurs pneus ne suffit pas forcément pour dépasser). Il doit donc couvrir la stratégie de Verstappen et s'arrête au 13ème, gardant donc la tête.

Après une vingtaine de tours, le n°44 de Mercedes rattrape un Sergio ''Checo'' Perez (Red Bull) volontairement laissé en piste pour le retenir. Le Mexicain utilise son énorme talent défensif pour faire perdre dix secondes en un tour à la flèche d'argent et, contrairement aux dires du Britannique, sans jamais le mettre en danger.

Max Verstappen s'arrête au 37ème tour pour chausser de nouvelles gommes dures en profitant d'une Voiture de sécurité virtuelle*. Il reste encore et toujours derrière Hamilton mais parvient à stabiliser l'écart autour de onze secondes.

*Lorsqu'un accident peut-être rapidement effacé, une VSC est déployée. La voiture de sécurité n'entre donc pas en piste mais les pilotes doivent ralentir de 40%. Un arrêt aux stands ne fait perdre qu'une dizaine de secondes au lieu de vingt : le rythme des concurrents restés en piste diminue, alors dans les stands la vitesse reste la même (60-80 km/h selon les circuits).

Lewis Hamilton s'apprête donc à remporter son huitième titre. Ce jeune qui était devenu vice-champion dès sa première saison (battant d'ailleurs Fernando Alonso ou Felipe Massa) avant de devenir l'un des maitres l'année suivante. Ce talent qui était en retrait derrière l'éclatant Sebastian Vettel (champion de 2010 à 2013 avec Red Bull) avant d'égaler (en termes de titres) son idole Ayrton Senna en 2015 (3), cette légende qui s'est adjugé quelques records comme celui du nombre de poles (103), de podiums (182), de victoires (103) et qui lors de la première saison Covid se hissa à la hauteur du Kaiser Michael Schumacher avec sept couronnes. Si son mérite sur cette saison divise, son talent et sa persévérance font l'unanimité et ces huit quatre tours ne sont qu'une formalité. Le public se lève devant la légende, ou serait-ce pour autre chose ? Une Williams a heurté le mur au virage 14 et la FIA a fait sortir la voiture de sécurité. Le jeune Néerlandais profite donc de chausser des gommes tendres neuves et garde sa deuxième place. LH44 prie donc pour que la course ne soit pas relancée car il serait sacré. Un problème se pose pour la direction de course: on veut privilégier le spectacle mais cinq voitures (qui ont un tour de retard) sont intercalées entre les belligérants derrière la voiture de sécurité. Michael Masi (directeur de course, qui a donc le rôle d'arbitre) exploite un point du règlement que personne ne connait et demande à ces cinq monoplaces de se décaler. Coup de théâtre : la Safety Car rentre dans la voie des stands, à la fin du 57ème tour (sur 58) et laisse les deux monstres à leur combat : Hamilton en gommes dures de 44 boucles, contre Verstappen en durs neufs.

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Ce dernier tour n'est, pour Verstappen, qu'une formalité. Il dépasse Lewis Hamilton au virage cinq et passe la ligne d'arrivée avec 1,5 seconde d'avance, devant des fans néerlandais en folie, des mécanicien euphoriques. Dès la fin de course Mercedes râle contre cette fin de course et la gestion de course de Michael Masi, mais en vain, la FIA refuse tous les recours des Flèches d'argent.

Celui qui portera le n°1 a toujours été détesté en piste, gardant une Fanbase (communauté) exceptionnelle. Récemment élu pilote le plus populaire par les fans 100% des amateurs belges et néerlandais (il possède la double-nationalité) le soutiennent partout dans le monde. Cette année nous avons pu voir une marée orange à Zandvoort (Amsterdam), Spa-Francorchamps (Ardennes belges), Spielberg (Autriche, terres de Red Bull) et surtout Abu Dhabi. Fils de pilote, il n'a pas eu une enfance des plus faciles avec un père se donnant corps et âmes pour en faire une bête de compétition, faisant de son enfant ce que Jos n'a pas réussi à devenir. Cela ne semble plus être un problème pour le jeune adulte qui reste très fier et reconnaissant envers son père.

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Je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé au départ. La voiture n'a pas accéléré et à patiner, j'ai vu Lewis me déborder à gauche. J'ai beaucoup appris cette saison, comme personne et comme pilote et j'ai su me relever de moments compliqués.
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Il devient donc le premier champion du monde néerlandais

C'est Hamilton qui sera le dernier à faire scandale en 2021: il boude la traditionnel soirée de gala de la FIA à Paris (lors de laquelle sont remis les trophées) alors qu'il est officiellement tenu d'y assister.

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