Gros imprévu lors du Tour Auto
- Ilan Benoit

- 1 juin 2022
- 4 min de lecture
C'est avec une grande déception que j'écris ces lignes, je n'imagine pas la désillusion qu'a traversé mon interlocuteur cette semaine. L'équipage Yannick Longo - Stéphane Portha était parti pour un très beau Tour Auto avec une magnifique Morgan plus 4 Super Sport de 1965, mais a été contraint d'abandonner sur une panne moteur. L'aventure n'a malheureusement durée qu'une étape mais le quatre cylindres de deux litres britannique a lâché après l'épreuve chronométrée au Mans.
Plutôt que d'analyser en détail des résultats qui n'ont que peu d'intérêt aux yeux de mes lecteurs, je préfère vous laisser lire l'opinion de Mr. Longo à propos de son ressenti lors de l'épreuve et de ce qu'il en retient. Il semble clair qu'il en retire beaucoup de positif ; la camaraderie, la passion, la diversité de parcours... et cela donne grandement envie de s'intéresser à ce genre d'événements et au sport automobile classique en général.
Cette malchance et cet abandon mis à part, qu'auriez-vous pu espérer dans ce tour auto ?
Le Tour Auto est une course de véhicules historiques se déroulant sur des tracés et villes étapes d'une ancienne course en France, le Tour de France automobile dont la première épreuve s’est déroulée du 16 au 24 juillet 1899. Cette course cesse d'exister dans cette version en 1986. De 1992 à 1998, cette épreuve est à nouveau organisée par Peter Auto, sous le nom Tour de France automobile, réunissant des véhicules historiques datant de 1951 à 1973. Mais après une plainte de l'ASO, organisateur du Tour de France cycliste, il devient le Tour Auto. Cette petite introduction pour dire qu'une des raisons "passionnante" de participer à ce type d'épreuve, est de pouvoir approcher, toucher, sentir, entendre des voitures mythiques, ayant des passés en compétition impressionnants.
Voir rouler quatre Ferrari 365 GTB4/Daytona ensembles, des Porsche 911 Carrera RS 2,7 de 1973, des Porsche 2,8 RSR, des Jaguar Type E.… approcher des pilotes comme Henri Pescarolo, Thierry Boutsen... Pouvoir côtoyer des présentateurs d’émissions télévisées comme G. Galifi, J-P Gagick ou encore F. Allain. Une semaine hors du temps pour un passionné de autos d’un autre temps. Et il ne faut pas oublier que les 230 voitures inscrites le sont par des gens passionnés et passionnants.
Quant au côté compétition, nous espérions ne pas avoir un trop mauvais niveau pour une première épreuve en régularité. D'ailleurs le premier jour avant notre abandon, nous étions classés en milieu de tableau après le départ du Château de Rambouillet jusqu'au circuit du Mans Bugatti, et une épreuve sur circuit de 30 minutes !
Je suppose que cela reste une très belle expérience, que peux-tu en tirer (d'un point de vue sportif comme humain) ?
D'un point de vue humain, je peux déjà dire que passer une semaine complète avec un ami, 24 heures sur 24, a été une super expérience. La confiance entre nous, les rigolades, la déception dans cet abandon, sont pour moi des choses que nous ne pouvons partager qu'entre amis. Et Dieu sait que des amis, nous en avons peu dans nos vies !
Ensuite, comme je l'ai dit plus haut, le fait de croiser des gens célèbres, ayant des parcours sportifs automobile impressionnants, est une grande chance. J'ai ainsi pu croiser Henri Pescarolo, Thierry Boutsen, Ari Vatanen, mais aussi des présentateurs d'émissions automobiles comme Grégory Galifi (Direct Auto C8), Jean-Pierre Gagick (Auto-Moto TF1), François Allain (Vintage Mecanic RMC Découverte) (déjà cités plus haut).
Avais-tu déjà participé à un événement comme celui-ci ? Si non, le referas-tu si tu en as l’occasion ?
Oui, sans aucun doute nous le referons si c’est possible. C'était la première fois que nous participions à un évènement pareil, et nous espérons pouvoir le refaire. D'ailleurs nous sommes à la recherche d'épreuves de rallye de régularité dans notre région.
Pourquoi devrait-on/pourrait-on nous intéresser plus au sport auto classique, et non uniquement aux catégories traditionnelles ?
De mon point de vue, s'intéresser à notre passé nous permet de comprendre notre présent et d'anticiper notre avenir, quels que soient les domaines.
Le sport automobile n'y échappe pas. Voir des modèles mythiques encore en état de rouler, qui plus est en compétition, est "magique «et impressionnant. Cela veut dire qu'il y a encore des mécaniciens qui savent faire de la mécanique sur ce type de moteur, avec des clés, des tournevis, et souvent une bonne "oreille", pour pouvoir régler ces moteurs. Pour moi, cela s'apparente à de l’horlogerie !
En plus, c'est de l'histoire vivante, tactile, odorante ! Et je peux dire que cela passionne beaucoup de personnes quand on voit le nombre de spectateurs qui se sont déplacés pour venir voir, entendre, sentir ces voitures rouler sur ces superbes routes de France ! (Sans aucun chauvinisme, c'était vraiment un très beau tracé). D'autre part, même si cela reste un loisir onéreux, il est quand même plus accessible que la Formule 1, le rallye automobile, ou autre vu qu’il est possible de faire le Tour Auto en 2 CV !
Outre bien sûr la compétitivité des adversaires, à quelles difficultés doit-on faire face dans ce genre de course ?
Eh bien, c'est une semaine de rallye, donc fatigante. Début de journée vers 6H30, pour finir vers 23H. Nous avons parcouru plus de 2500 km, sur des petites routes, donc il fallait être concentré sur ce que nous faisions (parce que nous avons quand même pu faire la totalité du Tour, avec road book, mais en tant qu’invité).
Le travail de copilote est-il aussi compliqué que l'on se l'imagine (faire confiance au pilote, lui donner les bonnes informations sans regarder la route, parler clairement...) ?
Je ne te cache pas que j'appréhendais assez cette semaine. Je n'ai jamais été copilote, encore moins en compétition. J'avais effectivement le rôle d'indiquer les directions, distances et temps à mon pilote.
Sur route, la première journée, ça a été. Ensuite, je n'ai pas vraiment pu tester mes compétences en tant que copilote en régularité, comme nous n'étions plus en compétition. Mais nous avons quand même fini le rallye, mais plus en régularité. Et nous avons eu les médailles de finisher (médaille de participation) !
Sur circuit, mon rôle était d'enregistrer un temps de référence au tour, puis d'indiquer au pilote, les écarts positifs, ou négatifs au temps au tour, de sorte que tous nos tours soient effectués dans le même temps. Et sur route, je devais veiller à ce que le temps prévu pour effectuer l'épreuve était respecté en indiquant à mon pilote s’il devait accélérer ou ralentir.
Plus nous avons d'écarts avec ce temps, plus nous sommes pénalisés. Et tout ça sans aucun appareil moderne, mais avec un Roadbook imprimé, et 2 chronomètres mécaniques.
Quelques photos prises durant la compétition:










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