Dakar: Al Attiyah comfortable

Le pilote qatari Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) mène le rallye-raid le plus mythique après une semaine de course.

Avant d'entrer en matière sur les résultats, une petite présentation de l'épreuve s'impose. Le Dakar (anciennement Paris-Dakar) est une course de légende qui ne compte pour aucun championnat, mais dont la victoire vous apporte une notoriété énorme et vous fait entrer dans la légende, au même titre que les courses de la triple couronne (500 Miles d'Indianapolis, 24H du Mans, Grand-Prix de Monaco). Comme son nom l'indique, elle prenait place à l'origine entre les capitales française et sénégalaise, mais de nombreuses raisons comme les risques terroristes l'ont exportée en Amérique du sud, puis depuis trois ans en Arabie Saoudite.

La course compte une quinzaine d'étapes qui constituent généralement une boucle. Chaque jour, les pilotes disputent une nouvelle étape dans le désert et se retrouve, le soir, au bivouac pour réparer leurs bolides et se reposer. Dans un rallye traditionnel, le pilote et son copilote effectuent un repérage pour prendre des notes et constituer leur Road Book. Au Dakar, celui-ci est fournit seulement quelques minutes avant le départ. La course se déroule donc dans un environnement chaud, aride, et inconnu, ce qui force la camaraderie. Si un pilote croise un adversaire en détresse ou en danger, il est tacitement obligé (ce n'est écrit dans aucun règlement, mais cela va de soi dans l'esprit des concurrents) de lui porter assistance.

Si Monaco est réputé pour son étroitesse, le Mans pour sa longueur et Indy pour sa vitesse, le Dakar est la course aux conditions les plus extrême. Il nous offre chaque année des paysages exceptionnelles et, cette année, est fait d'une boucle dont la base est à Djeddah.

Neuf catégories sont représentées dans cette course, les trois principales étant motos, camions et voitures. On peut également y voir courir des quads, des Originals by Motul (motos spéciales développées par le sponsor du même nom), des buggies (séparés en ''SSV'' et ''Prototypes légers''), ainsi qu'une catégorie classique et une ouverte.

Dans la catégorie automobile, trois légendes participent à la compétition. Premièrement, vous avez forcément entendu le nom de Sébastien Loeb, pilote de rallye français qui détient le plus de couronnes mondiales en sport automobile, toutes disciplines confondues (9). Ensuite, Carlos Sainz Sr (père de Carlos Jr, pilote de la Scuderia Ferrari en F1), triple vainqueur du Dakar, double champion du monde des rallyes, double vainqueur à Monte-Carlo...

Le plus grand nom de cette course est le même depuis les années 1990 et vous le connaissez peut-être: Stéphane Peterhansel. Ce n'est pas pour rien que le Bourguignon est surnommé Monsieur Dakar: il est le pilote le plus titré, en moto (6) comme en voiture (8) et est le seul à avoir gagné les trois versions (Paris-Dakar, Amérique du sud et Arabie Saoudite).

Sainz (à gauche) et Peterhansel sont deux immenses mythes de cette course épique

Malheureusement, aucune de ces trois légendes n'est très bien classée. Carlos Sainz (Audi) est 25ème en raison de deux étapes ratées, et cela malgré une victoire d'étape, Peterhansel est hors-concours en raison d'une lourde pénalité de dix heures (il a dû faire recours à une assistance pour remettre sa voiture en état) et seul Loeb s'en sort plutôt bien, quatre podiums sur six étapes le classent en troisième position avec un retard conséquent de cinquante minutes.

C'est donc le Qatari Nasser Al Attiyah qui mène la danse. Sa régularité impressionne, mais il ne compte ''qu'' une seule victoire. Même si cela ne concerne pas le Dakar je trouvai intéressant de découvrir qu'il gagna des titres en WRC 2, WRC 3 (le World Rallye championship fonctionne comme la F1: WRC, WRC2, WRC3...), rallye-raid... en parallèle d'une carrière de tir qui lui offrit une médaille olympique, un parcours somme toute atypique. Il est également le premier réel représentant de sa nation dans le sport mécanique.

Aujourd'hui triple vainqueur, Al Attiyah menait, en parallèle, une carrière de médaillé olympique et de champion du monde de rallye-raid, tout en étant l'un des seuls sportifs de renommée mondiale à représenter le Qatar

Cette édition, en plus de paysages exceptionnels, a déjà montré plusieurs images insolites, à commencer par le crash de Benediktas Vanagas, dont la voiture a décollé sur une dune avant de se retourner et de s'écraser au sol.

Heureusement, aucun blessé n'est encore à déplorer, dans une course qui a déjà tué 70 personnes dont 25 pilotes, mais aussi son fondateur Thierry Sabine, qui allait secourir un pilote avec un hélicoptère, accident qui tua également un certain Daniel Balavoine. La plupart des victimes sont des motards, et la dernière en date est le Français Pierre Cherpin l'année dernière.