A quoi joue la FIA?
- Ilan Benoit
- 11 déc. 2021
- 3 min de lecture
Nous avons eu droit à une course d'anthologie à Djeddah (premier Grand-Prix d'Arabie Saoudite, une semaine après le premier au Qatar), sur ce circuit étrange décrit comme ''le circuit urbain le plus rapide''. Il ne faut toutefois pas s'y méprendre: bien qu'il soit situé en ville, il a été construit de toutes pièces et ne sera probablement utilisé qu'une ou deux fois. Composé de 27 virages (le record de la saison), il est l'un des plus longs avec ses près de 6km. Cette piste est une aberration: une vitesse moyenne (environ 240 km/h soit pareil qu'à Silverstone) et un tracés semblables aux circuits d'Italie ou d'Angleterre, mais là où ces derniers sont larges et entourés d'herbe et de graviers, Djeddah est fait sur une piste étroite entourée de murs. En plus de cela, il comporte de nombreux enchainements rapides où l'on ne freine que peu, mais où passer pleins gaz est presque suicidaire. Pour reprendre la déclaration de Luc Domenjoz (commentateur F1, RTS): ''Ce serait comme diminuer de moitié la largeur de Maggots-Becketts-Chapel*''.

*Il s'agit de l'enchainement le plus connu de la F1: un gauche-droite-gauche passé à plus de 250 km/h où la moindre erreur se paie cash.
Les Mercedes ont affiché leur domination dès les essais libres. Lancé dans un excellent tour qui allait lui offrir la pole position, Max Verstappen a terminé les qualifications en troisième position (derrière les deux Mercedes). Au départ, le Néerlandais tente de plonger sur Bottas mais sans succès. Après dix tours en course, Mick Schumacher (Haas) dérape en sortie du virage 22 et fait sortir la voiture de sécurité. Les Mercedes changent de stratégie et réussissent un double arrêt alors que Verstappen reste en piste, mais après quelques tours de Safety Car, le drapeau rouge est déployé. Cela annonce donc la neutralisation de la course, ce qui permet au Néerlandais de changer ses gommes sans perdre la moindre seconde. Lorsque l'épreuve reprend, il ne faut attendre qu'un virage pour que les deux stars se battent (le Néerlandais passent devant le Britannique mais doit couper un virage), et trois virages pour que l'épreuve soit à nouveau suspendue. Pris en sandwich, Sergio Perez heurte le mur, provoquant également les abandons de Nikita Mazepin et George Russell. Le scandale intervient après un nouveau drapeau rouge: Esteban Ocon s'est glissé entre les deux prétendants, et Verstappen est censé rendre sa position à Hamilton. Chose plutôt inédite: la direction de course lance des négociations avec Mercedes et Red Bull quant à l'ordre de départ et aucun d'entre eux n'en profite vraiment: Ocon partira en tête devant Hamilton et Verstappen. Ocon garde la tête de course durant quelques virages et Verstappen se glisse derrière lui. Red Bull tente un coup de poker en chaussant des mediums à Verstappen mais l'énorme manque de rythme met à mal la position du Néerlandais. Au 37ème tour, on demande à la Red Bull n°33 de laisser sa place à la Mercedes 44 pour un dépassement illégal. Le taureau commet une manœuvre plutôt stupide en ralentissant en plein milieu de la piste, il fait cela pour donner la place avant la détection du DRS et pouvoir ouvrir son aileron arrière dans la ligne droite, pour reprendre légalement sa position. En réalité Hamilton ne se montre guère plus intelligent et ralentit également, touchant la Red Bull à l'arrière. Pénalisé de cinq secondes, Verstappen n'aura pas la moindre chance de revenir. Au bout d'une bataille acharnée, Esteban Ocon rate le podium d'à peine quelques centièmes au profit de Bottas. Pas vraiment d'humeur à célébrer, Verstappen a ramasser son trophée et sa bouteille après les hymne et s'est éclipsé. Prochain rendez-vous: le 12.12 à Abu Dhabi pour une finale de légende.

Verstappen n'a pas particulièrement participé aux célébrations du podium.
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