A quoi ressemblera le championnat suisse?
- Ilan Benoit
- 2 juin 2023
- 3 min de lecture
Adopté après de nombreux débats, le format du championnat suisse pour la saison 2023-24 a le mérite de faire parler de lui. Entre son fonctionnement et ses participants, un tour d’horizon s’impose.
Il faut reconnaitre que la Super League ne séduit pas réellement à l’internationale, de par un attrait plus que modeste, et cela est en partie dû à une spécialité qui n’existe nul part ailleurs: un championnat à dix. Obligeant chaque équipe à affronter les mêmes adversaires à quatre reprises, ce championnat nous a offert quelques rares surprises mais peu des suspense dans la lutte au titre. Cette saison 2022-23 n’a laissé aucun repère à ses suiveurs: il y a de cela quelques rencontres, le dauphin Servette était plus proche, en termes de points, de la relégation que du titre de champion. Sion est devenu la risée des équipes européennes en licenciant son entraineur à trois reprises alors que Bâle dispute une Coupe d’Europe en étant cinquième et que Zurich, champion en titre, a bouclé la première moitié de saison en tant que relégable. Young Boys étant le seul candidat au titre, on se retrouve avec un championnat à la fois prévisible et indéchiffrable.
Pour tenter de contrer ce problème, la Ligue avait d’abord annoncé la mise en place de Play-

offs à la manière du hockey, où les huit meilleurs auraient dû disputer des séries (sept matchs ou moins) pour aller jusqu’à la victoire. Ce format n’existant pas dans le football, à l’exception de la MLS nord-américaine, les amateurs n’ont pas apprécié cette décision, avançant notamment comme raison que cela ne favoriserait pas forcément la meilleure équipe et qu’un club moyen, un peu chanceux comme Lucerne ou Lugano, pourrait être chargé de représenter la Suisse en Coupe d’Europe sans en avoir le niveau ni les resources. Nombreux ont-ils été à manifester leur mécontentement, par le biais de banderoles et de fumigènes notamment.
Pour pallier ce manque d’intérêt, la Swiss Football League a finalement adopté, en novembre dernier, le format dit ‘’écossais’’. Comme demandé depuis longtemps, le nombre d’équipe passera enfin à douze, un nombre encore loin des standards européens mais qui marque une première étape vers la mise à niveau de la SFL.
Retour en force du canton de Vaud
La question est maintenant de savoir quelles équipes constitueront les différentes divisions. À l’heure actuelle, le format oblige le dernier de Super League à disputer un barrage contre le troisième de Challenge League, alors que les deux meneurs de cette division seront automatiquement envoyés dans l’élite. Du côté de l’autre entre-ligues, seule la lanterne rouge de Challenge League s’opposera à une équipe de Promotion League pour une éventuelle promotion/relégation.


Alors que le FC Yverdon a remporté la Challenge League, Ludovic Magnin a parfaitement réussi son pari, renvoyant le LS en première division.
Respectivement vainqueur et dauphin de deuxième division, le FC Yverdon et le Lausanne Sport rejoindront donc la Super League, après dix-sept ans d’attente pour les Nord-Vaudois et seulement une saison pour les Lausannois de la TuilIère. Du côté de la Pontaise, le SLO (Stade Lausanne-Ouchy) devra valider sa promotion en battant, lors d’un affrontement aller-retour, un FC Sion en perdition dont l’équipe a difficilement le niveau de la Challenge League. Grands favoris, les modestes Lausannois auront la possibilité d’atteindre l’élite pour la première fois, promus en Challenge League il y a seulement quatre ans. L’affrontement contre le FC Sion sera difficile mais parait tourner en leur faveur, face à une équipe qui n’a gagné que deux fois depuis octobre et qui s’est incliné contre ce même SLO deux fois en Coupe ces dernières années, en 2017 puis en 2021. Selon toute vraisemblance, la Super League remplacera donc, pour la première fois, l’emblème valaisan par trois effectifs vaudois.
En ce qui concerne la Challenge League, Xamax est tout aussi triste à voir que Sion; quatre pitoyables victoires cette saison et des joueurs tous moins performants que les autres. Le club qui évoluait il y a peu en Super League ne semble plus capables de se maintenir dans le foot professionnel, et ce en partie en raison d’entraineurs inadaptés, à l’image d’un Uli Forte désemparé. Vainqueurs du premier match de barrages, les neuchâtelois devront tenir lors du retour à domicile contre Rapperswil.
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